Des solutions globales
Pour éviter que les coraux ne disparaissent, tous les experts sont d'accord sur ce point : il faut limiter les émissions en CO2, afin d'inverser la courbe du changement climatique. Cela passe par des décisions politiques, avec notamment l'accord de Paris. Mais aussi avec nos habitudes, en consommant et voyageant plus localement. Sans oublier la mise en place de systèmes d'épuration des eaux, ou encore la baisse la déforestation, pour éviter d'étouffer les coraux.
Des solutions locales
Mais si les solutions globales sont indispensables, elles ne sont pas suffisantes. Les actions au niveau global sont essentielles. Mais comme le confie Denis Allemand, spécialiste des coraux au centre scientifique de Monaco, "elles sont très difficiles à définir" . "La première est de mettre en place des aires marines protégées. Ça diminue la pollution, la surpêche etc. mais pas le réchauffement climatique. Il faut donc aller au delà, mais c'est bien plus difficile. Il y a différentes initiatives".
Certains experts ont ainsi proposé de protéger intégralement 50 récifs dans le monde. Mais du coup, que deviennent les autres ? Des projets ont également été lancés autour de la Grande barrière de corail. L'un d'eux propose de la recouvrir de tissu afin de limiter le réchauffement de l'eau. "Mais si on enlève la lumière, cela va poser d'autres problèmes."
Il existe également la restauration corallienne. Ce type d'action est mené aussi bien par des grosses firmes que des petites ONG. Mais cela ne s'applique qu'à de petites surfaces, et est coûteux. Cela a en revanche l'avantage de montrer l'intérêt des récifs aux populations locales, qui peuvent ensuite gérer la sauvegarde.
Des innovations
Afin de protéger les coraux, les scientifiques étudient de nouvelles techniques. "Nous, nous étudions des solutions un peu différentes, comme la conservation hors-sol, révèle Denis Allemand. C'est mettre en place un réseau d'aquariums qui permettraient de conserver des coraux dans des aquariums pour essayer d'abord de les rendre plus résistants, et ensuite de les réimplanter dans des zones dégradées".
Quant à Serge Planes, chercheur au CRIOBE et directeur scientifique de la mission Tara Pacific, il indique : "Actuellement on travaille sur comment mettre en place un suivi des récifs coralliens de façon automatisée. Cela permettra d'avoir des informations en temps réel sur les récifs, et alerter quand on est dans des situations qui se dégradent".
La reproduction de coraux
L'une des solutions pour sauver les coraux est de les faire se reproduire, avant de les réimplanter. Il existe deux types de reproduction de coraux. "D'une part une reproduction sexuée, en laboratoire, où le corail émet les gamètes. Celles-ci vont se développer dans la colonne d'eau, et construire une nouvelle colonie. Mais ce n'est pas le plus simple", indique Serge Planes.
Le deuxième type de reproduction est la reproduction asexuée. "Celle-ci est beaucoup plus simple et utilisée depuis longtemps. C'est ce qu'on appelle le bouturage. On prend une colonie et on la casse en petits morceaux. Chacun de ces petits morceaux vont soit être replantés dans un récif, soit être mis dans un aquarium pour qu'ils se développent. Ils seront au final remis dans un récif afin de former une nouvelle colonie. Ça fonctionne bien, mais c'est à une échelle très locale."