Coronavirus COVID-19 : quel impact sur les émissions de CO2 et le changement climatique ?


Ce que les multiples sommets mondiaux, engagements, réunions et tergiversations incessantes n'ont jamais été capables d'accomplir, un simple virus, le SARS-CoV-2 a, en seulement quelques semaines, diminuer les émissions de gaz à effet de serre en stoppant une très grande partie de l'économie mondiale, de l'activité industrielle, des transports et des échanges.

Au niveau régional, les émissions de polluants atmosphériques marqueurs du trafic routier ont nettement diminué. "Nombreux sont ceux qui ont pu voir ces images satellitaires qui montrent une diminution de la pollution aux dioxydes d'azote, précurseurs de pollution par l'ozone dans la partie basse de l'atmosphère, au-dessus de la Chine ou même de l'Europe de l'Ouest. Il s'agit d'un révélateur de la diminution de l'activité économique et des transports de toutes natures qui se traduisent aussi par une baisse des émissions de CO2", nous explique Serge Planton, climatologue, ex-responsable de l'Unité de recherche climatique au centre de Recherche de Météo-France et membre de l'Association Météo et Climat.

Cette baisse des polluants de l'air concerne donc également le dioxyde de carbone (CO2), le principal gaz à effet de serre.

Déjà en 2019, les émissions de CO2 du secteur électrique avaient baissé d'environ 2 % au niveau mondial, grâce à une diminution de 3% des émissions liées à la production électrique à base de charbon, selon une analyse du think tank indépendant Ember.

En parallèle de ces données inédites depuis au moins 1990, la consommation électrique mondiale a ralenti sa croissance en 2019 (moitié moins rapide en 2019 qu'en moyenne annuelle sur 2010-2018), la production solaire et éolienne a bondi de 15 % (soit + 270 TWh), atteignant 8 % du total mondial et la production nucléaire a connu sa plus forte progression annuelle depuis le siècle dernier (+ 101 TWh), du fait de redémarrages de centrales au Japon et en Corée du Sud, et de nouvelles centrales en Chine.
Au final, l'intensité carbone moyenne de la production électrique a baissé de 15 % depuis 2010.

Les auteurs nuancent toutefois ces signes encourageants : la baisse de 2019 s'explique en partie par des facteurs non récurrents (notamment un hiver 2019 doux), mais surtout, cette baisse, même record, est encore loin d'être assez rapide au regard des objectifs de l'accord de Paris sur le climat.

Les émissions mondiales de CO2 devraient enfin baisser !

La dernière analyse du site web anglais Carbon Brief indique que les 4 premiers mois de l'année 2020 ont vu les émissions mondiales de CO2 issues de la combustion de combustibles fossiles et de la production de ciment ont diminué de 1 048 millions de tonnes de CO2 (MtCO2), c'est 8,6 % de moins qu'à la même période en 2019.

Au niveau mondial, les émissions provenant des transports (terrestres) représentent près de la moitié (43 %) de cette baisse, tandis que la production d'électricité a représenté 19 %, l'industrie 25 % et l'aviation 10 %.

Source : https://www.notre-planete.info/

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