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L’extinction massive actuelle est en pleine accélération


L’analyse, publiée récemment dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences, paraît à un moment où la planète est encore sous le choc provoqué par la pandémie de coronavirus. Celle-ci prend racine dans la destruction de l’environnement et la nouvelle maladie infectieuse transmise par les animaux aux humains a des conséquences dévastatrices.

L’analyse des données obtenues sur près de 29.000 espèces d’amphibiens, d’oiseaux, de mammifères et de reptiles montre que plus de 500 d’entre elles – à savoir 1,7% – sont “au bord de l’extinction”, avec des populations de moins d’un millier individus. Selon cette même étude, plus de la moitié de ces espèces font état de populations recensant moins de 250 individus.

“La sixième extinction de masse à laquelle on assiste actuellement pourrait constituer la menace la plus sérieuse pour la survie de la civilisation”, indiquent les auteurs dans leur rapport. “Des milliers de populations d’espèces animales vertébrées ont disparu en un siècle, ce qui suggère que la sixième extinction de masse est causée par l’humanité et qu’elle s’accélère.”

Parmi les raisons qui expliquent cette tendance alarmante, il y a la pression croissante qu’exerce l’humanité sur les écosystèmes naturels. Pour les auteurs, le Covid-19 en est l’exemple le plus récent. Ils soulignent que leurs résultats “rappellent une nouvelle fois l’urgence extrême qu’il y a à prendre des décisions globales beaucoup plus importantes afin de préserver les espèces sauvages et les systèmes indispensables à la survie de l’humanité face à cette menace existentielle”.

“Un impératif scientifique et moral”

“Le vaccin contre le Covid-19, c’était l’habitat naturel”, estime Gerardo Ceballos, de l’Université nationale autonome du Mexique, qui est aussi le principal auteur de l’étude, dans un entretien accordé au New York Times. “Cette pandémie montre de manière incontestable la façon déplorable dont nous traitons la nature.” De nombreux scientifiques pensent que le coronavirus à l’origine du Covid-19 est apparu chez des chauves-souris avant d’être transmis aux humains dans un marché aux animaux sauvages à Wuhan, en Chine.

L’étude des scientifiques se double d’un appel à une action internationale. En plus de défendre une interdiction totale du trafic animalier destiné à la consommation humaine en Chine et à travers l’Asie, les auteurs avancent que la communauté scientifique est face à “un impératif scientifique et moral”, celui de faire tout son possible pour stopper ce qu’elle décrit comme une “annihilation biologique”.

“Au vu de l’extinction actuelle et du manque d’actions généralisées pour la contenir, il est très important que les scientifiques ‘descendent dans la rue’ en quelque sorte”, annoncent-ils. L’an dernier, un rapport des Nations Unies annonçait que l’humanité avait conduit jusqu’à un million d’espèces aux portes de l’extinction. En janvier 2020, l’ONU a présenté une ébauche de texte sur la biodiversité qui appelle à la protection de 30% de tous les territoires et océans d’ici à 2030 pour faire face à la crise.

“L’extinction est un choix politique”

Si elle n’a pas participé à cette nouvelle étude, Tierra Curry, scientifique chevronnée de l’ONG américaine Center for Biological Diversity, a toutefois déclaré dans un communiqué que ces découvertes ne font que confirmer la façon dont l’humanité joue avec sa survie sur le long terme.

“L’extinction est un choix politique”, ajoute-t-elle. “Nous avons atteint un carrefour où nous mettons en péril notre propre avenir si nous n’abandonnons pas les énergies fossiles et ne mettons pas fin à l’exploitation des animaux, tout en réglant les questions de pauvreté et d’injustice. Pendant ce temps, le gouvernement américain fait la sourde oreille et a vidé de leur substance près d’une centaine de lois environnementales, dont l’Endangered Species Act.”

Sous Donald Trump, les États-Unis ont en effet finalisé des lois qui ont grandement affaibli celle sur les espèces en voie de disparition et plusieurs hauts fonctionnaires veulent supprimer ce texte datant de 1973, qu’ils considèrent comme “un couteau planté dans le dos de l’économie américaine.”

Source : https://fr.weforum.org/

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