Pour réduire le réchauffement climatique, il faudrait planter 1 000 milliards d’arbres
Les arbres sont notre meilleure arme pour lutter contre le changement climatique, grâce à leur capacité de stockage du CO2. À condition d'en planter beaucoup. Des chercheurs suisses ont calculé le nombre d'arbres que l'on pourrait ajouter sur la planète, et ont estimé que ces derniers pourraient réduire de 25 % le niveau de CO2 dans l'atmosphère. Un objectif qui se heurte cependant à de nombreux obstacles.
En 2015, le biologiste Thomas Crowther avait dénombré pour la première fois le nombre d’arbres sur la planète et en était arrivé au chiffre de 3.000 milliards, soit environ 422 arbres par habitants. D'après une nouvelle étude de l'ETH-Zürich en Suisse, il serait possible d'en ajouter 1.000 milliards de plus, ce qui ferait diminuer de 25 % le taux de CO2 dans l'atmosphère.
Dans leur étude, publiée le 5 juillet dans le journal Science, les chercheurs (dont fait partie Thomas Crowther) ont analysé 78.774 photographies satellite pour estimer la couverture forestière actuelle, et ont évalué à un tiers la surface terrestre recouverte de forêt. Ils ont ensuite catégorisé la planète en dix types de sols et de climats afin de déterminer les zones les plus propices à tel ou tel type de forêt. En excluant les surfaces déjà recouvertes de forêt ou utilisées pour l'agriculture et les villes, ils ont déterminé combien d'arbres additionnels pourraient être plantés et en sont arrivés à 0,9 milliard d'hectares, soit 1.000 milliards d'arbres et l'équivalent de la superficie des États-Unis. Ces arbres pourraient alors capturer 205 gigatonnes de CO2 dans les prochaines décennies, cinq fois la quantité émise en 2018 dans le monde et les deux tiers de tout ce que l'Homme a généré depuis la révolution industrielle. « Si nous plantions ces arbres aujourd'hui, le niveau de CO2 dans l’atmosphère pourrait être diminué de 25 % », indique Jean-Francois Bastin, l'auteur principal de l'étude.
Les surfaces en vert montrent la surface terrestre disponible pour y planter des arbres, elles excluent les forêts déjà existantes, les déserts, les villes et les cultures, soit 0,9 milliard d’hectares.
La moitié du potentiel de reforestation se situe dans six pays seulement : Russie (151 millions d'hectares), États-Unis (103 millions), Canada (78 millions), Australie (58 millions), Brésil et Chine. Et pour les auteurs, il n'y a pas de temps à perdre : « Cela va prendre des décennies avant que les arbres ne soient matures et atteignent leur potentiel de stockage », explique Thomas Crowther. 80 % du potentiel de stockage sera ainsi atteint d'ici 30 ans, les 20 % restant dans les 30 années suivantes, étant donné que les arbres jeunes sont plus efficaces pour stocker le CO2.
Plus de 1.000 milliards d’arbres additionnels pourraient être plantés sur la planète, ont calculé les scientifiques.
Ils pourraient absorber 205 gigatonnes de CO2 dans les prochaines décennies, soit les deux tiers des 300 gigatonnes émises par l’Homme depuis la révolution industrielle.
Ce calcul est loin d’être une évidence, car la capacité de stockage des forêts est soumise à de nombreux aléas.
- July 30, 2019
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