Le Covid-19 fait diminuer la pollution de l’air en Europe


Lorsque les déplacements pendulaires (domicile <-> travail) et que l'activité économique s'interrompent, c'est une véritable bouffée d'air pur pour l'atmosphère. C'est la conséquence de la pandémie liée au coronavirus COVID-19 qui paralyse littéralement l'Europe.

Ainsi, le satellite Copernicus Sentinel-5P a pu détecter une chute de la pollution atmosphérique au-dessus de l'Italie, plus spécifiquement en ce qui concerne les émissions de dioxyde d'azote. "Cette diminution est particulièrement visible dans le nord de l'Italie, ce qui coïncide avec le confinement national mis en place afin de prévenir la progression du coronavirus" explique l'Agence Spatiale Européenne (ESA).

Pour la ville de Milan, "les concentrations moyennes de NO2 étaient d'environ 65 µg.m-3 en janvier, 45 µg.m-3 en février et environ 35 µg.m-3 pour la première moitié de mars. La tendance linéaire à la baisse de la moyenne quotidienne depuis la semaine 6 est de l'ordre de -4 µg.m-3 par semaine. Des tendances décroissantes similaires sont observées dans d'autres villes du nord de l'Italie, comme Turin ou Bergame. À l'Est, il semble y avoir un changement de niveau : à Bologne, les concentrations étaient en moyenne de l'ordre de 30 µg.m-3 en janvier et sont en moyenne de l'ordre de 15 µg.m-3 depuis début février (35 µg.m-3 et 15 µg.m-3 pour Venise)." détaille le Service pour la surveillance atmosphérique de Copernicus (CAMS).

"Ce que le satellite observe est proportionnel à la quantité de polluants intégrée verticalement depuis le sol jusqu'au sommet de l'atmosphère", explique Vincent-Henri Peuch, directeur du Service pour la surveillance de l'atmosphère de Copernicus. "C'est très différent des concentrations à la surface et encore plus des émissions. Compte tenu de ces limitations, il est assez remarquable qu'un signal de baisse des niveaux d'activité ait pu être détecté. Cela montre l'étendue des mesures prises par l'Italie".

Pour Claude Zehner, responsable au sein de l'ESA pour la mission Copernicus Sentinel-5P, « la chute des émissions de dioxyde d'azote au-dessus de la vallée du Pô dans le nord de l'Italie est particulièrement flagrante. Bien que de légères variations puissent s'expliquer par la couverture nuageuse ou les fluctuations météorologiques, nous sommes convaincus que la réduction des émissions que nous observons coïncide avec les mesures de confinement en Italie, ces dernières conduisant à une baisse du trafic routier et des activités industrielles. »

La qualité de l'air s'améliore en France et en Espagne

Mêmes conséquences en France et en Espagne : le confinement et la baisse très nette de l'activité économique (35 % en France selon l'INSEE) font chuter les niveaux de NO2 dans l'atmosphère notamment au-dessus des grandes villes comme Paris et Madrid. D'autres pays du nord de l'Europe sont étroitement surveillés, notamment les Pays-Bas et le Royaume-Uni - mais les scientifiques ont observé une plus grande variabilité en raison des conditions météorologiques changeantes.
De nouvelles mesures aideront à évaluer les changements de dioxyde d'azote dans le nord-ouest de l'Europe.

La qualité de l'air s'améliore nettement en Ile-de-France

L'association de surveillance de la qualité de l'air sur l'Ile de France, AirParif vient de relever une baisse jusqu'à 30 % des niveaux de pollution par rapport à un mois de mars "normal", sans confinement.

L'évaluation d'Airparif conduite entre le 16 et le 20 mars "met en avant une amélioration de la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30 % dans l’agglomération parisienne, consécutive à une baisse des émissions de plus de 60 % pour les oxydes d’azote. Le long des axes de circulation, cet impact peut être encore plus important. Il était en revanche peu visible pour les particules (PM10 et PM2,5) lors de ces premiers jours de confinement. Autre bonne nouvelle, cette baisse des polluants de l’air s’accompagne d’une baisse du dioxyde de carbone (CO2), gaz à effet de serre, soulignant les liens entre ces deux problématiques et le co-bénéfice pour le climat de toute amélioration de la qualité de l’air." précise Airparif dans son communiqué.

Autre élément édifiant : cette diminution a été enregistrée alors que le chauffage résidentiel - via la combustion de biomasse -, particulièrement polluant en hiver, avait augmenté.
C'est pourquoi, "cette baisse est liée en grande partie à la forte diminution du trafic routier et aérien. Celle des autres secteurs d’activité est moins quantifiable en raison du peu d’informations disponibles." précise AirParif qui ajoute : " en 40 ans de mesure d’Airparif, cette situation sur les stations trafic ne s’est jamais produite de manière aussi importante et sur autant de stations."

Source : https://www.notre-planete.info/

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